vendredi 26 juillet 2013

Santiago - Fisterra (93 kms)

1er jour (28/06/2013) : Départ 9h30

Santiago - Negreira (21 kms - temps estival)


Depuis notre arrivée à Santiago, et nos retrouvailles avec  Roger et Alex, nous avons décidé de faire la route jusqu'à Fisterra, ensemble. Et dès hier soir, nous avons dîné tous les quatre dans un restaurant dont je tairais le nom (en fait, je ne m'en rappelle pas !) mais bon en résumé, c'était loin d'être copieux mais pas loin d'être cher ! 

La nuit a été bonne et longue (ce n'est pas toujours le cas) et le petit déjeuner servi qu'à partir de 9h00, n'incite pas à se lever trop tôt... D'ailleurs, ce petit déjeuner (desayunos, comme ils disent ici) rentre dans la catégorie des meilleurs : pain, viennoiseries, œufs sur le plat, charcuterie et fromage !
La cathédrale de Santiago
La veille, CompostElle avait téléphoné à sa maman pour la prévenir que nous continuons jusqu'à Fisterra et que nous ferions ce chemin tranquillement... Et bien avec des lascars comme Roger et Alex, ce n'est même plus la peine d'y penser ! Et après une sortie de Santiago relativement aisée, tout juste le temps de remarquer que la vue sur la cathédrale est plus jolie de ce côté là, que nos deux compères impriment déjà un rythme soutenu. 

Suivez la flèche...
Nous décrochons à plusieurs reprises et ils nous attendent... Vers 11h15, après 9 kilomètres parcourus nous effectuons la première pause à Ventosa Comas : coca pour Roger et Alex !!! Surprenant mais véridique. 2h30 plus tard, ils s'arrêtent à nouveau pour manger un morceau, juste avant Burgueiros et ce coup là, nous continuons doucement pour récupérer un peu, tant pis pour l'estomac... 

Cette première étape est classée "difficulté haute" dans les guides,  mais en contre partie elle se révèle très agréable et c'est pas notre entrée dans Ponte Maceira qui viendra contredire notre avis : ce petit village, comme son nom l'indique, se situe de part et d'autre d'un joli pont dominant une très belle cascade ! Et avec le temps estival du jour, c'est tout simplement enchanteur... 

Ponte Maceira

Vers 14h00, nous sommes aux portes de Negreira et nous nous arrêtons à l'ombre d'une maison à l'entrée de la ville pour attendre Roger et Alex. En effet, ceux-ci ne nous ont pas encore rattrapés suite à leur arrêt casse-croute. Notre attente sera de courte durée et nous rejoignons l'hôtel Tamara (adresse donnée par l'hôtel de Santiago) : nuit à 70 €, dans un appartement avec deux chambres).
Une bonne adresse : le restaurant "Os Arcos" où nous soupons. 8,50 €, dans un beau cadre (sculptures sur bois) et des plats bien garnis !

Le restaurant "Os Arcos"

2ème jour (29/06/2013) : Départ 7h35

Negreira - Olveiroa (33 kms - temps estival)


Petit déjeuner à 7h00 et départ à 7h35 pour une grande étape, car il est pratiquement obligatoire d'aller jusqu'à Olveiroa pour trouver un hébergement. Cette étape de difficulté moyenne commence  pourtant par un beau talus dès la sortie de Negreira et se poursuit en forêt avec un beau sentier serpentant au milieu de divers feuillus. Dans cette première difficulté, nous laissons Roger et Alex filer, CompostElle éprouvant toujours des difficultés à mettre en route (douleurs à un orteil). Comme ils lambinent un peu, nous les reprenons et ils nous expliquent que nous arriverons tous ensemble à Fisterra, ni plus ni moins. 
Une petite église dominant Negreira.
Au bout de 3h00 de marche, nous commençons à rejoindre des pèlerins juste avant d'effectuer notre première pause rafraichissement (coca-cola). Cela fait un petit moment que nous cheminons sur la route et cela ne va pas s'arranger... Nous franchissons, par la même occasion, les 400 mètres d'altitude : ce matin au départ de l'étape, nous étions à 160 mètres...
Soleil de plomb sur la route.

Sur le coup de 12h30, pause déjeuner à Maroñas à la terrasse d'un bar, toujours sur la route... A l'ombre du seul petit arbre qui nous protège des ardeurs du soleil. Nous observons, amusés et désabusés, l'arrivée d'un taxi qui s'arrête devant nous : deux pèlerins sortent alors de l'intérieur du bar et après avoir posés les sacs dans le coffre, montent à bord... Buen Camino !!!
C'est pas que nous sommes mal installés, mais il nous faut reprendre la route et ceci sous une chaleur assommante : les pieds s’échauffent, la fin d'étape s'annonce délicate. Nous traversons bon nombre d'exploitations agricoles et subissons les odeurs inhérentes à ce genre d'activités, ainsi que les insectes qui vont de pair. 
Dans la dernière partie de l'étape, nous retrouvons un peu d'ombre par moment, et surtout nous jouissons d'une belle vue sur l'Embalse de Fervenza, grand lac de 1250 hectares de superficie maximale qui alimente une centrale hydroélectrique. Par cette chaleur, la vision d'un tel site, au détour d'un virage, nous rafraîchirait presque !!! 

L'embalse de Fervenza
 
A partir de ce moment, nous commençons à redescendre ce qui n'est pas pour nous déplaire... Nous n'allons pas nous en plaindre, mais le soleil rend le final de l'étape un peu longuet et toujours sur cet asphalte brulant. Quand nous franchissons le Rio Xallas, nous savons que nos souffrances vont bientôt s'achever... Il est plus de 15h00, lorsque nous arrivons à la pension Horreo et comme nous n'avons pas réservé, nous sommes encore un peu tendus ! Finalement, nous héritons d'un grand dortoir à 4 lits, juste ce que nous cherchions... Puis, nous nous précipitons au bar où il y a déjà pas mal d'assoiffés !!!
CompostElle prend soin de nous !!!

Comme il n'y a rien d'autre dans le bourg, la pension qui fait bar et restaurant affiche, en cette journée, un taux de remplissage phénoménal...
A table, dans la soirée, Wolfgang, un allemand d'un âge certain, que nous côtoyons depuis pratiquement un mois, discret et solitaire, poli, souriant, vient vers nous et glisse à CompostElle un petit billet avec son adresse mail : il nous explique (en anglais) qu'il a été très touché à Santiago, quand nous l'avons félicité chaudement, juste devant la cathédrale, d'avoir atteint son but... Et c'est vrai, qu'après coup, il est sans doute très difficile pour un pèlerin solitaire d'entrer dans Santiago et de ne pouvoir partager sa joie avec quiconque... Mais quoi de plus normal de congratuler une personne qui boite légèrement (sans doute une blessure), qui met presque deux heures de plus que nous pour faire son étape et qui arrive en même temps que nous à Santiago !!! Bravo à lui...

 

3ème jour (30/06/2013) : Départ 7h30

Olveiroa - Corcubion (22 kms - temps estival)

 

Un peu d'humour avant d'attaquer la journée...

Dès le départ, CompostElle souffre déjà de son orteil et nous ne savons pas vraiment ce qu'elle a : ce n'est pas une ampoule mais, la blessure n'est pas belle à voir. Son quartus ou pre-exterius présente une plaie suintante de belle taille sur le côté extérieur et de couleur marron-jaunâtre et de fait, quand elle marche, le quintus (ou petit orteil) frotte sur la plaie ouverte... Nous commençons à imaginer que nous ne pourrons pas aller jusqu'à Muxia comme nous l'aurions souhaité.

Fisterra ou Muxia ?
 C'est d'ailleurs lors de cette étape qu'il y a la bifurcation pour ceux qui souhaitent rejoindre directement Muxia (à droite) tandis que pour se rendre à Fisterra, il suffit de prendre à gauche. Et après ce carrefour, le chemin reprend toute sa place : fini le goudron ! C'est enchanteur, reposant, tout n'est que mélange heureux de couleurs et la luminosité donne aux pins et aux eucalyptus des nuances de vert où les touches jaunes de genêts en fleur apporte de façon éblouissante une réponse végétale au reflet du soleil... et cette "peinture" se décline sur un fond bleu azur profond, et ce n'est pas fini, car vers 9h30, nous apercevons l'océan qui ajoute une nouvelle nuance à notre palette !

Le calvaire Marco do Couto

Depuis ce matin, nous "naviguons" au dessus de 300 mètres d'altitude et là tout d'un coup, au niveau de la croix de pierre de Armada, une descente abrupte se présente : c'est simple, nous perdons 300 mètres en à peine 2 kilomètres !!! Mais quelles vues : les plages, la baie, l'océan... 

L'océan au loin !

Corcubion

Franchement, il faut absolument venir jusqu'ici, c'est une des plus belles étapes que nous avons parcourues en Espagne. En bas, une fois les rotules remises en place, nous entrons dans Camiños Chans puis dans Cee et peu importe l'heure (11h45) nous stoppons dans le premier établissement qui vend des bocadillos car depuis ce matin, il n'y a pas eu de ravitaillement... Après s'être rassasiés, nous repartons et nous nous retrouvons au beau milieu d'un très important marché avec beaucoup de monde et du coup le balisage devient invisible ! Nous progressons au beau milieu du chaland, à travers les différents étals pour tenter d'atteindre Corcubion, notre halte pour aujourd'hui. Nous y arrivons vers 13h00 et posons nos sacs à dos à la "Casa da Balea" petit hôtel sympa, face à la plage de Corcubion. les chambres retenues la veille par téléphone ne sont pas prêtes et nous devons attendre quelques minutes que nous mettons à profit pour avaler nos breuvages préférés... Après notre installation, nous allons à la plage pour tremper nos pieds : quel délice ! 

C'est fou le bien que cela peut faire !!!

Pour conclure, très belle journée et très belle étape !

 

4ème jour (01/07/2013) : Départ 7h05

Corcubion - Fisterra (17 kms - temps venteux et nuageux)

 

Hier soir, nous avons mangé dans un petit resto avec Roger et Alex, non loin de l'hôtel et nous avons devisé tranquillement sur ce que nous avons vécu depuis nos départs respectifs. Et nous apprenons que la femme d'Alex a un surnom : Tante Mieke... Je l'ai d'ailleurs au téléphone en fin de repas pour lui souhaiter une bonne nuit !

Aujourd'hui, Piet (le gendre de Roger) et sa maman doivent arriver en voiture sur Fisterra : ils sont partis de Belgique, il y a une petite dizaine de jours, et font un peu de tourisme avant de ramener au bercail Roger et Alex... Cela sent la fin d'une belle aventure pleine de découverte et humainement enrichissante.
Le cap Fisterra, au loin.
Ce matin, le temps a radicalement changé : brume et vent ont remplacé le temps estival de ces derniers jours. En haut de Corcubion, c'est une véritable tempête qui nous attend : heureusement, il ne pleut pas si bien que c'est supportable. Sur le coup de 8h30, nous sommes en vue de Fisterra et dans notre cheminement, nous surplombons quelques magnifiques plages difficiles d'accès. L'étape est une nouvelle fois classée "difficile" et c'est vrai que nous ressentons une certaine lassitude : est-ce le fait d'être encore parti à jeun, est-ce le rythme imposé par Roger qui marche d'un pas gaillard, ou tout simplement un état de fatigue avancé ? 
Plage de Langosteira
Toujours est-il qu'à 10h00, nous empruntons le chemin en ardoise de la plage de Langosteira (immense) qui conduit au centre urbain de Fisterra. Là, nous quittons le chemin, un instant, pour rejoindre le port et nous précipiter dans un bar afin de nous restaurer un peu : cela fait 3 heures que l'on marche le ventre vide !!! Et dans ce bar nous sommes surpris par le fait qu'il est impossible de commander des bocadillos pour circonscrire notre fringale... Le boulanger n'est pas encore passé, il n'y a donc pas de pain pour préparer les bocadillos !!! A 10h00 du matin... Incroyable. Nous prenons donc un café et un croissant. 
 Il nous reste environ 3 kilomètres pour atteindre le bout de la terre : le cabo Fisterra ! Nous nous remettons en route avec nos sacs à dos (contrairement à beaucoup d'autres pèlerins qui vont au cap, délesté de toute charge) ce qui fait dire à Alex : "Il n'y a que les vrais pèlerins qui rejoignent le cap avec leur sac à dos !" puis, d'ajouter avec un sourire entendu : "Et les idiots !!!". Inutile de préciser dans quelle catégorie nous sommes...
Une belle petite montée nous emmène jusqu'à la "fin du monde" en passant devant l'église (ouverte) de Santa Maria das Areas, puis devant la célèbre statue du pèlerin luttant contre le vent et enfin devant la borne 0.00 km ! Le phare est juste derrière : ça y est, nous sommes au bout du chemin, à la fin de notre route, le temps nous est dorénavant compté... Le retour à la vie, entre guillemets, normale se profile à l'horizon. 
Deux pèlerins dans le vent...
Borne 0.00 km : CompostElle, Alex, Lui et Roger.
Pourtant, il nous reste encore quelque chose à accomplir même s'il n'est que 11h00, du matin : allumer un feu et procéder au rituel qui est de brûler ses vêtements, une sorte de renaissance en somme.
Tradition respectée : la casquette attend sa dernière heure
Nous descendons vers l'océan, dans cette langue rocheuse balayée par les vents marins, choisissons un endroit adéquat et entreprenons d'allumer un feu. Depuis le départ, j'ai sur moi une petite boite d'allumettes avec pour objectif ultime, cette mission pyromane ! Après maintes tentatives, les flammes crépitent soudain laissant échapper un petit nuage de fumée. Vite, il faut alimenter le feu : je sacrifie une paire de chaussettes et ma casquette, CompostElle offre un foulard, Roger et Alex, quelques effets. Et nous restons là, pensifs, à admirer le paysage et à profiter de cette sensation de force surnaturelle qui nous a conduit jusqu'ici en bravant toutes les intempéries, en gommant tous les tracas qui se sont présentés à nous et en remerciant le Tout Puissant pour les belles rencontres effectuées...
CompostElle ou la plénitude personnifiée !
Mais l'aventure n'est pas tout à fait terminée, nos ventres crient à nouveau famine : c'est donc tout naturellement que nous allons à l'hotel-restaurant du Sémaphore pour engloutir (enfin !) nos fameux bocadillos journaliers... Puis, nous repartons vers la ville de Fisterra et au niveau du parking véhicules, Roger aperçoit Piet (son gendre) et sa maman qui sont, je le rappelle, venus de Belgique pour ramener Roger et Alex dans leurs foyers respectifs. Nous laissons Roger à ses émouvantes retrouvailles : cela fait 3 mois que nos amis belges sont partis de chez eux... 
Après quelques minutes, nous redescendons, toujours par la route, jusqu'à Fisterra... Puis nous obtenons le dernier tampon pour la délivrance du certificat, la Fisterrana, attestant que nous sommes bien venus jusqu'au bout du monde !
Puis, nous cherchons l'hôtel réservé par Piet et sa maman : "Mirador Fin da Terra" et, avec un nom comme cela, je me doute qu'il va être situé sur une butte... En effet, après quelques hésitations nous le trouvons, dominant Fisterra, au bout d'une petit route sans issue et bien pentue ! CompostElle n'en peut plus et Alex lui prend la main pour la remorquer jusqu'en haut... 
Après avoir pris possession de notre chambre, nous prenons LA décision de stopper ici l'aventure, tant pis pour Muxia où nous devions aller avec Roger et Alex, dès demain : mais cette étape supplémentaire de 30 kilomètres est au-dessus de nos forces... Nous avons atteint nos limites physiques et nous ne voulons pas faire l'étape de trop !
En redescendant dans la salle commune de l'hôtel, CompostElle en informe Roger et Alex, et s'ensuit une conversation en flamand entre les quatre belges... Finalement, nous avons l'impression que la maman de Piet convainc tout le monde pour mettre fin à ce pèlerinage ... et au bout de quelques instants, ils nous annoncent que, eux non plus, n'iront pas faire cette étape de Muxia à pied : ils s'y rendront en voiture puis reprendront la route pour la Belgique directement.
Le lendemain matin, donc, nous prenons un dernier petit déjeuner ensemble et vient le moment de la séparation et, c'est vrai que l'émotion est bien présente : pourquoi des personnes que nous ne connaissions pas, il y a encore deux mois, deviennent si importantes en quelques semaines passées en leur compagnie ? Je n'ai pas envie de répondre à cette question à chaud... 

Le bonheur est une chose impalpable, un courant d'air qui nous a effleuré pendant ces deux mois, un bain de jouvence pour notre intellect sclérosé... Nous en avons bénéficié durant ce chemin et c'est déjà une énorme récompense : progresser ensemble, partager chaque minute, comprendre les souffrances de l'autre, avec pour conclusion une force quasi surnaturelle et indéfectible qui nous a animée. Puisse cette sensation perdurer éternellement...
Le chemin à deux, c'est le pied !

 

 

 



 

 

 


vendredi 28 juin 2013

Pedrouzo - Santiago (20 kms)

58ème étape (27/06/2013) :

Départ 7h30 - Temps estival


Ouf, nous avons failli rater le départ de cette ultime étape. Heureusement, que j'avais mis le réveil à 6h30 par mesure de sécurité ! C'est que nous avons eu une nuit agitée : des vttistes espagnols ont foutu le bazar jusqu'à deux heures du matin alors même que CompostElle les ait averti une première fois... Pourtant, nous avions pris nos précautions en réservant une chambre dans un petit hôtel... et nous pensions éviter les désagréments des auberges surpeuplées. Irrespect total de la plupart de ces jeunes espagnols : ils sont dans leur pays et ils ont tous les droits ! Ils oublient simplement que ce sont les touristes et les pèlerins qui les font vivre...


Petit-déjeuner à 7h00 et à 7h30, c'est le dernier départ du périple officiel : Santiago est au bout du chemin et le rêve tant espéré est à portée de pied. Donc, en route. 
Dans la traversée de Pedrouzo, prendre à droite juste après la mairie car il y a un défaut de balisage. Puis une fois sur le bon chemin, le sentier reprend sa place et nous fait cheminer en forêt. C'est dans la même lignée que les jours précédents : calme et reposant à l'oeil.


Ce dernier jour de pèlerinage vers Santiago, je trouve qu'il ressemble à notre première journée du côté de Neuvy St Sépulchre : nous sommes excités comme des gamins, nous imprimons un rythme d'enfer, nous sommes comme des chiens fous ! On se demande de quoi sera fait les prochaines heures. L'impatience n'est pourtant pas la première vertu du pèlerin. Puis les kilomètres défilent et nous reprenons nos esprits pour revenir dans le réel. Dans les 10 derniers kilomètres des bus de 45 places lâchent des pèlerins fatigués, sans aucun doute...

A chaque butte, on s'attend à découvrir au loin Santiago. Mais c'est un peu comme quand on emmène un enfant, pour la première fois, à la mer et qu'il s'attend à la voir derrière chaque dune de sable ! Mais non, ce n'est pas pour tout de suite... Nous continuons donc notre quête en pensant à juste titre que cela va bien finir par arriver !  Je remarque quand même que par endroit,  les mimosas concurrencent les eucalyptus. 


Puis nous approchons de la dernière montée de ces 58 jours de marche quotidienne : la célèbre Monte do Gozo et son point de vue tant vanté (et venté aussi d'ailleurs).Et là -haut, mis à part le monument à la mémoire de Jean Paul II, rien de transcendant ! On ne voit pas grand chose de Santiago... Nous pensons que peut être pas dans la descente, à la faveur d'une courbe, l'horizon se libère sur la ville, mais non, la première chose que nous distinguons vraiment, c'est le Décathlon !!!



Autant dire que cette approche de Santiago nous a déçu, car après cette descente , il y a ce long cheminement en ville pour rejoindre la cathédrale. Nous y sommes juste avant midi et nous entrons immédiatement à l'intérieur de l'édifice pour assister à la messe des pèlerins. C'est grandiose : l'autel est immense, la cathédrale est noire de monde, il y a même une vidéo-retransmission pour ceux qui sont mal placés... Et après la bénédiction des pèlerins, le moment tant espéré et tant attendu se produit : le botafumeiro entre en action. C'est spectaculaire à plus d'un titre : d'abord par la taille de cet encensoir qui se balance au bout d'une longue corde et actionné par une poignée d'hommes... ensuite parce que cet événement ne se produit pas tous les jours et que pour une fois nous avons eu de la chance !!! Wen shanse get, comme disent nos amis flamands !!!
Des la messe terminée, nous filons au bureau des pèlerins pour obtenir notre Compostela. Et là aussi, une bonne surprise : c'est assez rapide, à peine un quart d'heure ! De plus, nous retrouvons Roger et Alex dans l'escalier : ils viennent d'obtenir la leur. 

L'après midi est consacré en priorité à trouver un moyen de retour pour la France. Nous avions vu, avant de partir, qu'il était possible de rentrer par bateau sur Nantes, et c'était un peu notre souhait. Mais ici, à Santiago, que ce soit au Tourisme Info ou dans les spécialistes du voyage, personne ne connaît cette éventualité ! Nous retournons à l'hôtel et effectuons des recherches sur Internet et au bout de quelques minutes, nous trouvons notre bonheur : un ferry relie Gijon à Nantes-St Nazaire, 3 fois par semaine. Nous réservons donc une cabine avec vue sur la mer pour le 4 juillet prochain. Ce qui nous laisse le temps de poursuivre notre chemin jusqu'à Fisterra... Mais c'est une autre histoire !!!

mercredi 26 juin 2013

Melide - Pedrouzo (36 kms)

57ème étape (26/06/2013) :

Départ 7h00 - Temps frais ensoleillé


Finalement, dans cette auberge espagnole, j'ai très bien dormi malgré le brouhaha ambiant qui a duré assez tard, selon CompostElle. Je pense que le manque de sommeil depuis deux mois commence à faire son effet et maintenant je m'endors comme une masse. 
Mais, ce sera sans doute la dernière auberge de ce type car avec tous les "touristes" c'est difficile de faire la part des choses. 

Ce matin, après avoir ingurgité deux pains au lait et bu l'équivalent d'un grand verre de jus d'orange, nous nous engageons dans le flux incessant des pèlerins. Après la sortie de Melide, nous passons devant la borne des 50 kilomètres... 50 kilomètres, que de pas pour en venir ici ! C'est incroyable, même pour nous qui avons douté très souvent, mais là, il faut se rendre à l'évidence, nous avons bien bossé !


Plus tard dans la matinée, notre collection de tampons augmente d'une unité à l'église Santiago de Boente. D'ailleurs quand nous dévoilons nos credentiales bien remplies, immédiatement notre interlocuteur marque le respect. 
Le chemin est toujours aussi séduisant, majoritairement en sous-bois et même quand c'est sur du bitume comme dans la belle descente qui mène à Rio et sa belle et ombragée aire de repos, le plaisir est toujours là.


Puis, vient ensuite Ribadiso dans lequel nous pénétrons par le biais d'un petit pont de pierre. Dans cette succession de montagnes russes, CompostElle souffre un peu, mais elle ne lâche rien... C'est assez surprenant, nous croyions en avoir fini avec toutes les difficultés mais il n'en est rien ! À 10h00, nous entrons dans Arzua toujours sous un beau ciel bleu. Pour une fois, le balisage dans la ville est efficient : coquilles au sol en plus du fléchage. Nous nous asseyons sur deux chaises pour grignoter une viennoiserie et en route pour Santa Irène, le terme envisagé de cette étape. Les petites bosses se succèdent toujours et celle qui suit le passage sous la nationale manque presque de nous mettre à quatre pattes !!! 


Au kilomètre 32, se trouve une belle aire de repos en libre service avec des tables a l'ombre, du café, des fruits... Nous hésitons à nous arrêter mais nous décidons de poursuivre encore un peu.  C'est finalement au 21ème kilomètre que nous marquons notre pause quotidienne, bien installés sur d'énormes pierres plates et juste en face d'une plantation de jeunes eucalyptus. Avant de redémarrer, 30 minutes plus tard, nous chaussons nos nus-pieds pour finir l'étape en plagiste ! Ce qui ne nous empêche pas de doubler pas mal d'autres pèlerins complètement asphyxiés par la chaleur. 

A Salceda, vers 13h45, à court d'eau, nous faisons une halte dans un bar situé au bout d'un long faux-plat où nous consommons deux boissons à mousse... et surtout, où nous voyons arriver un à un des marcheurs au bout du rouleau. Nous ne nous  éternisons pas car il nous reste encore un peu de route pour atteindre Santa Irène. Heureusement qu'il y a de l'ombre, sinon ce serait assez vite insupportable... Et tout d'un coup, la lanière arrière de la sandale gauche de CompostElle cède ! Cela lui fait une claquette d'un côté et une sandale de l'autre... 


A la première auberge de Santa Irène, nous nous arrêtons mais malgré qu'il n'y ait qu'un sac à dos, la responsable nous explique que c'est complet : tout est réservé ! Je comprends un peu mieux les personnes qui traînent toute la journée dans les bars et qui arrivent au gîte à 19h00, voire après ! 

Il nous faut donc aller à Pedrouzo, 3.5 kms plus loin ! Ce qui fera de cette avant-dernière étape, la plus longue de notre périple... Au kilomètre 20, la coquille St Jacques qui trône à l'arrière du sac de CompostElle choit au sol ! Heureusement, nous marchions à cet instant précis sur une petite route et le bruit de la coquille sur le bitume nous a immédiatement alerté. Il est vraiment temps que cela se termine : même le matériel rend le tablier ! 


Nous arrivons tout de même à Pedrouzo aux alentours de 15h45, au terme d'une étape longue de 36 kms ! Il ne reste que 18 kilomètres pour rejoindre Santiago... 

mardi 25 juin 2013

Ventas de Naron - Mélide (27 kms)

56ème étape (25/06/2013) :

Départ 7h30 - Temps frais ensoleillé , vent


Une fois n'est pas coutume, nous avons passé une bonne nuit. Très peu de personnes dans l'auberge et en plus nous avions pris une chambre pour deux avec un grand lit !!! A tel point que ce matin nous avons bien failli rater l'heure du déjeuner, prévu à 7h00. Nous sommes sorti du lit à 6h30, et à 7h05, nous étions installés à la table de Roger et Alex. 

C'est donc à 7h30 que nous attaquons cette journée tranquillement :une petite côte pour se mettre en jambes et une longue descente pour donner le bon rythme. Tout de suite, des choses nous surprennent : d'abord, des pèlerins sans sacs à dos ! Puis,  d'autres qui marchent le cigare à la bouche... Puis, il y a la guerre des taxis : ils roulent souvent bien trop vite et seraient bien capables d'écraser des pèlerins pour livrer plus de sacs que le concurrent ! Pire encore, un peu plus loin dans un grand complexe touristique, des minibus emmènent conjointement les pèlerins et les sacs... Roger et Alex nous ont raconté qu'hier, ils avaient vu trois femmes parties après eux et 15 kilomètres plus loin, elles étaient installées à la terrasse d'un café ! 


Sinon le chemin est une nouvelle fois très plaisant et nous commençons à voir des eucalyptus au milieu des pins et cela embaume le chemin. Un peu avant Palas del Rei, un peloton de vélos (de course) nous double, ils sont environ une quinzaine et il y a un camion qui les suit : direction Santiago. Et pourquoi pas ?

En entrant dans Palas del Rei, nous entrons dans la première église ouverte pour faire tamponner nos credentiales et CompostElle a été surprise par le curé qui lui montre avec insistance la soucoupe : il faut mettre une pièce pour avoir le coup de tampon ! La traversée de Palas del Rei est assez tortueuse mais nous ne perdons pas le fil du parcours et nous récupérons un sentier sous les chênes procurant une fraîcheur bien agréable car à l'approche de midi, le soleil commence à se faire plus fort. Un passage un peu délicat au kilomètre 63 : un étroit sentier en pierres plates surélevées dominant un petit marécage. Il faut juste ne pas trébucher ! 


Comme nous n'avons pas fait de courses à Palas del Rei, nous allons essayer un nouveau concept : nous nous arrêtons au premier bar pour acheter deux bocadillos (sorte de gros sandwiches). Il est 12h15 et 30 minutes plus tard, nous sommes repartis : gain de temps évident et seulement 4 ou 5 euros de plus que si nous avions composé nos sandwiches nous-même. Après cette petite pause, nous retrouvons notre chemin ombragé le temps d'arriver à Mélide. Et dans cette ville, c'est un gros bordel, n'ayons pas peur des mots : le balisage est aléatoire et le pèlerin doit se déplacer au feeling, il y en a dans tous les sens ! Ça ne donne vraiment pas envie de s'arrêter ici, mais CompostElle souffre encore des orteils et comme le prochain hébergement est à 6 kilomètres, nous décidons de stopper pour aujourd'hui. Un truc aussi qui nous surprend beaucoup : toute la journée, à notre grande surprise, nous ne voyons personne sur le chemin et dès que nous entrons dans une grande ville, ça grouille de pèlerins !!! On se demande d'où ils sortent et on a des hypothèses improbables : certains effectuent le Camino dans les bars ! Là, à Mélide, j'évalue le nombre de pèlerins à au moins 300 ! Et beaucoup de bruyants espagnols...


Nous élisons domicile dans l'auberge municipale d'une capacité de 150 places. C'est assez récent, du moins la rénovation, mais c'est assez serré dans les dortoirs. Les douches n'ont pas de porte. La cuisine est superbe : 8 feux vitrocéramiques, des tiroirs énormes dignes des plus belles cuisines équipées mais il y a un hic... pas de vaisselle, rien ! Pas de couvert, pas de casserole, tout est vide donc impossible de cuisiner !!! 
Et dans le dortoir, dans l'après midi, c'est le cirque jusqu'à 19h00, les espagnols en surnombre ne respectent pas les "vrais" pèlerins. Nous comprenons mieux pourquoi les pèlerins qui ont des kilomètres dans les jambes préfèrent finir leur camino dans des chambres privées (à 2 ou 3 lits).



lundi 24 juin 2013

Barbadelo - Ventas de Naron (31 kms)

55ème étape (24/06/2013) : 

Départ 7h15 - Temps frais, dégagé


Quoi dire ? D'abord, hier nous avons gagné l'étape ! C'est un jeu entre nous (avec les belges) depuis notre rencontre en France. Et hier, nous sommes arrivés avant Roger et Alex, au gîte. Eux, avaient choisi l'option sud au départ de Triacastela et nous la variante nord... Quant à Pierre, il doit être 15 à 20 kms derrière. Mais bon ce n'est pas une course, mais pour le fun, on aimait bien savoir à combien de temps on arrivait des premiers d'entre nous !

Sinon un mot sur l'auberge : très bonne note d'ensemble. Tout est neuf aménagé avec goût, les chambres en dortoirs sont spacieuses, le jardin est très bien conçu sans doute par un paysagiste, le menu pèlerin assez satisfaisant, bref à recommander.



Par contre, les pèlerins de notre chambre se sont montrés très matinaux : à 5h00, ça décollait déjà !!! C'est un peu énervant, car pour certains d'entre eux, nous les rattrapons avant le milieu de la matinée... 
À 7h00, des classes entières passent devant l'auberge : c'est le vecteur 100 kms. En effet, ceux qui veulent obtenir leur compostela, partent de Sarria, et les 100 derniers kilomètres sont partagés en 5 étapes. 


Malgré tout, ce n'est pas encore la foule que nous craignions. C'est assez fluide... Quant à la borne marquant les 100 derniers kilomètres, elle est comme les autres, sans plus. Mais cette borne se mérite car elle est située en haut d'une belle bosse. Nous la passons à 9h00 et ne manquons pas d'immortaliser ce moment avec une photo souvenir. Je remarque, mais est-ce le hasard, que le chemin est moins propre : des détritus de toutes sortes jonchent le chemin. Cela va du paquet de cigarettes au emballages de barres énergétiques en passant par les papiers d'aluminium ! 


Le chemin en lui-même est extrêmement plaisant : d'abord, il est de taille humaine c'est à dire qu'on peut cheminer à deux de front, il est souple au pied car en partie composé de terre, de sable et parfois recouvert d'aiguilles de pins. Jusqu'à Portomarin, c'est superbe. De temps à autre, un pèlerin que j'appelle "lyophilisé" nous double : il sort de je ne sais où, son sac à dos est immaculé et n'a pas connu la caresse de la terre ni les griffures des branches ; ses vêtements ont encore les plis et les couleurs du neuf . Et une fois trempé dans le bain décanteur des 100 derniers kilomètres, il en ressort un pèlerin authentique ! 


Passé le pont qui enjambe le rio Mino et qui mène à Portomarin, les choses changent. D'abord, une fois escaladé l'escalier qui fait suite au pont, le fléchage devient très aléatoire à tel point que nous voyons des pèlerins dans tous les sens, et les espagnols s'amusent de cette situation. Nous arrivons enfin à démêler cet écheveau, en apercevant au passage Roger et Alex,  pour nous remettre en selle. Après Portomarin, je tiens à préciser qu'il y a une forte et longue montée dans les bois donc il faut en garder sous la pédale ! 

Ensuite, c'est très long pour aller jusqu'à Gonzar (8 kms) sans rien. Sinon la route qui la plupart du temps jouxte le chemin. Nous faisons notre pause méridienne vers 12h40, le long de la route au milieu de nulle part. En plus, pour une fois, il fait relativement chaud et exceptionnellement nous avons omis de remplir nos bouteilles ! Le refuge municipal de Gonzar nous sauve  et nous avons enfin de l'eau fraîche en réserve. 

C'est assez épuisé que nous arrivons enfin à Ventas de Naron et nous choisissons l'auberge "O Cruceiro". Là, sur la terrasse, Roger et Alex sont déjà entrain de faire leurs devoirs : en effet, une grande partie des pèlerins note  dans un cahier tous les faits marquants qui ont jalonné leur étape. 

dimanche 23 juin 2013

Triacastela - Barbadelo (23 kms)

54ème étape (23/06/2013) :


Pas de compte rendu aujourd'hui !
La raison : 

Je mets environ deux heures pour écrire et mettre les photos parce que avec un smart phone c'est pas évident... Je prépare tout dans l'après midi et le soir au moment de mettre en ligne, plus rien !!! Donc ça me "gonfle" de me coucher encore à 23h00...

Désolé...

Notre gîte :


samedi 22 juin 2013

La Faba - Triacastela (26 kms)

53ème étape (22/06/2013) :

Départ 7h10 - Temps froid (altitude) ensoleillé


Après la super messe d'hier soir, nous avons plutôt bien dormi, tout d'abord parce que le ronfleur de service était loin de nos lits et pour moi, parce j'avais utilisé des boules Quies. Et ça fait du bien de dormir 7 heures ! 
Ce refuge est vraiment très bien : il y a de l'espace que ce soit dans la cuisine très bien équipée, dehors pour se reposer, bref on n'est pas les uns sur les autres sauf dans le dortoir. 
D'ailleurs, ce matin, en partant, c'est exactement ce que nous disions à l'hospitalier allemand quand soudain il nous demande s'il peut nous prendre en photo ! Pourquoi pas... et hop nous voilà installés devant un mur de vieilles pierres pour être immortalisés. Il nous explique que tous les matins, il photographie des pèlerins sur le départ et il leur demande de répondre à quelques questions qu'il enverra par mail. Il voudrait faire un livre illustré avec comme sujet le pèlerin au départ de l'étape. Nous lui donnons notre adresse mail et au moment d'effectuer nos premiers pas, deux pèlerines d'une soixantaine d'années arrivent (je rappelle qu'il est 7h10). L'allemand nous regarde et nous souffle d'un air entendu : "ils arrivent de plus en plus tôt !".


Nous le laissons à ses pèlerins et attaquons les cinq derniers kilomètres de grimpette jusqu'à O Cebreiro. Et de bon matin, ça réveille ! Il y a plutôt intérêt à avoir les yeux en face des trous car dans cette région là, les pierres sont traitresses. Par contre que c'est agréable d'évoluer sur le flanc de la montagne alors que le soleil ne nous darde pas encore de ses rayons ardents. 


Pas un bruit, tout est calme, seules nos respirations saccadées troublent la quiétude de cette montagne qui s'éveille. Devant ces montées raides, même le plus impétueux des pèlerins redevient humble, l'effort rend clairvoyant... Et soudain, d'un coup brutal, l'astre solaire nous inonde de lumière...




Nous ne sommes pas encore au sommet de cette ascension et pourtant où que nous tournions la tête, que de paysages majestueux ! Les quelques replats nous permettent de souffler un peu, l'apanage du pèlerin étant la lenteur, rien ne sert de courir...





Enfin nous arrivons à O Cebreiro, presque par inadvertance et finalement même CompostElle s'attendait à pire. Mais le pire arrive un peu plus tard vers Llinares quand nous prenons la direction de l'Alto de Poio qui culmine à 1335 mètres. Là, c'est une autre histoire ! Au début, on se dit qu'on a vu pire et par petites saccades, la pente s'accentue pour finir par un véritable mur ! Les 20%  sont allègrement dépassés et les tendons crient au suicide collectif ! Enfin, nous parvenons au sommet pratiquement sur la terrasse d'un café, il faut l'avouer très bien placé... 


Et ensuite vient la descente, longue, vertigineuse et même parfois dangereuse. Dans la descente, nous faisons une pause dans un bar de Fonfria (le Reboleira) et nous payons 8 € pour deux bières (même pas grandes) : c'est du vol manifeste !!! Tant qu'a faire, il vaut mieux s'arrêter à celui qui est situé à la fin du village.

Au bout d'une dizaine de kilomètres, ça a beau descendre, on en a marre : les chevilles sont malmenées, les genoux font des castagnettes, les doigts de pieds ne savent plus ce que veut dire en éventail, on est juste satisfait de tenir encore debout...

Nous atteignons Triacastela fourbus mais heureux : nous sommes toujours là, vaillants et si près du but (129 kms). Là, au beau milieu de la seule rue vivante du village,  Alex et Roger sont en train de nous attendre. Nous dînons même avec eux ce soir. 


Pour la nuit, nous prenons une chambre d'hôtel, un luxe avant la folie des 100 derniers kilomètres qui nous attend très bientôt !