Terradillos - El Burgo Ranero (30 kms)

45ème étape (14/06/2013) :

Départ 7h00 - Temps frais dégagé et venteux

Une nuit encore agitée dans notre chambre de 5 lits superposés (10 personnes). Perfecto, un septuagénaire espagnol déjà vu à Pampelune, et ronfleur invétéré est à un mètre de nous ! Mais il y a surtout un couple qui nous a réveillé en pleine nuit et qui a fait un barouf du feu de dieu. A tel point que j'ai cru qu'il faisait leurs sacs pour partir de bonne heure !!! En fait, la femme avait des démangeaisons et elle a réveillé son mari pour qu'il lui donne une pommade : branle bas de combat dans les sacs...

Debout à 6h00, pour un petit déjeuner à 6h30. Je me suis permis le luxe de redemander des toasts à la patronne car payé 3 €, pour un café, une madeleine et deux morceaux de baguette de 4cm, faut pas abuser non plus. Quant à CompostElle, suite à l'étape difficile pour les pieds, d'hier, des ampoules sont apparues et elles suintent ce qui n'est pas très rassurant pour aujourd'hui... 

Nous partons donc à vitesse réduite et CompostElle traîne la patte : tout le monde nous double ! Je sais bien que ce n'est pas une course mais depuis le temps que nous marchons, une certaine hiérarchie s'est établie et c'est difficile de moralement de ne plus pouvoir tenir sa place. Nous n'arrivons même pas à rattraper Perfecto ! Nous restons à une centaine de mètres de lui. 

Par contre, juste une petite précision, à Moratinos, il existe un hôtel, apparemment tout neuf, en plus du refuge San Bruno et ce n'est qu'à trois petits kilomètres de Terradillos. C'est d'ailleurs ici à la terrasse d'un bar que nous retrouvons Francine, une française partie du Puy en Velay. Elle demande des nouvelles des ampoules de CompostElle car, hier, elle avait prêté de l'éosine pour assécher ses lésions. Nous avançons toujours à allure réduite, mais régulière et nous ne nous arrêtons pas avant Sahagun. 

C'est d'ailleurs là que nous franchissons la frontière historique du Centre du Camino Frances non loin de la Puente del Virgen ! Il est 9h20, dorénavant, nous sommes plus près de Santiago que de Roncevaux. 

Et en entrant dans Sahagun, nous assistons un peu ahuris à l'abandon de Perfecto ! Il fait demi-tour devant nous vient à notre rencontre et nous annonce que c'est fini pour lui : il va prendre le train pour rentrer chez lui ! Ça nous fait un petit choc car il était connu et respecté par tous...

Mais le chemin n'attend pas... Même monotone, il faut continuer mais comme aujourd'hui, il fait un super beau temps et que le revêtement est un peu plus confortable, nous peinons un peu moins qu'hier. Nous atteignons assez vite Bercianos ou nous perdons plus d'une demie heure dans une petite supérette à faire quelques courses : on dirait que tout le village s'est donné rendez-vous dans le commerce ! Bref, à 12h45, nous pouvons enfin reprendre quelques forces. Nous devions nous arrêter là pour l'étape, mais comme nous sommes pas encore complètement cramés, nous décidons de pousser jusqu'à Burgo Ranero, c'est à dire 8 kms plus loin.

À 15h00 pile, nous entrons dans l'auberge municipale qui ne comporte que 26 places. Trente minutes plus tard, l'auberge ferme ses portes : Complet ! 

Après une douche salvatrice, nous allons en face nous rafraîchir en prenant un verre avec Trevor, un jeune américain de l'Ohio, avec qui nous avions partagé la chambre à Carrion de Los Condes.